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Attaques répétées visant les grands groupes comme les ETI et PME. Vols massifs de données de particuliers. Professionnalisation du cybercrime. Escalade de la cyberguerre…La cybersécurité est devenue un enjeu incontournable à tous les niveaux. Mais entre manque d’intérêt et image de science froide, il peine à émerger dans le débat public. Cours de rattrapage avec Sabrina Feddal, ingénieure et consultante spécialiste en cybersécurité.
La crise du COVID19 a placé la cybersécurité sur le devant la scène. Quelles vulnérabilités ont été exploitées ?
SABRINA FEDDAL : La pandémie a effectivement amplifié la cybercriminalité. Le recours précipité au télétravail a conduit à une augmentation de la surface d’exposition aux menaces. De nouvelles portes ont été ouvertes sur les systèmes d’information. Les cybercriminels ont pu détecter et exploiter ces failles à des fins malveillantes, par exemple pour voler massivement des données. Les campagnes de phishing ont également explosé. Avec par exemple des vagues d’emails frauduleux qui ont surfé sur le contexte d’urgence sanitaire en proposant des contrefaçons de produits (masque, gel) ou en liant vers des sites malveillants. Ces campagnes reposent sur le phénomène d’ingénierie sociale, c’est-à-dire des opérations de leurre via email ou sms. Il s’agit de piéger la vigilance et d’exploiter des failles humaines plutôt que techniques.
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