Chiffrement homomorphe : une idée vieille de 50 ans, qui prend « vie » depuis 10 ans

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Cela fait des années que la question du chiffrement homomorphe est « dans l’air », retenant surtout l’attention des chercheurs. Il faut dire que la promesse de tels dispositifs est d’effectuer des opérations sur des données alors qu’elles sont chiffrées. On les utilise sans les connaître.

De quoi changer en profondeur la manière dont on gère les questions de vie privée. On s’approche peu à peu de systèmes réellement exploitables, expliquant un intérêt croissant de certains acteurs ces dernières années.

En mars 2021, la Darpa annonçait ainsi s’associer à Intel et Microsoft pour travailler à des systèmes exploitant ce procédé. L’été suivant, on apprenait que Facebook recrutait des chercheurs dans le domaine, dans l’espoir d’exploiter le chiffrement homomorphe pour WhatsApp, selon The Information.

Dans le même temps, le gouvernement français présentait son plan Cyber, doté de 65 millions d’euros pour la recherche. Une telle somme, « c’est beaucoup et c’est peu, ça dépend le point de vue que l’on prend », expliquait alors Gildas Avoine, professeur à l’INSA Rennes.

Un des principaux sujets concernait l’utilisation par les algorithmes de données personnelles, médicales, financières, économiques… Pouvoir les traiter avec une garantie de confidentialité est un enjeu majeur en cryptographie. C’est là que le chiffrement homomorphe entre en scène.

Afin d‘y voir clair dans ce domaine de la cryptographie, nous nous sommes entretenus avec Renaud Sirdey, directeur de recherche au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et spécialiste de la cryptographie (homomorphe) depuis plusieurs années.

Le chiffrement homomorphe expliqué simplement

Il commence par nous rappeler que « le chiffrement homomorphe, avant toute chose, ce sont des cryptosystèmes ». Ce terme est utilisé pour désigner un ensemble cryptographique, qui comprend aussi bien les messages chiffrés, en clair, les algorithmes et les clés de (dé)chiffrement associées.

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