Comment les technologies s’insinuent dans le contrôle des personnes réfugiées et migrantes

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Video surveillance and privacy issues concept illustration.

Inquiète du déploiement peu contrôlé de technologies de surveillance aux frontières, Amnesty International publie une introduction aux droits numériques des personnes migrantes et réfugiées.

Constatant « le déploiement rapide et généralisé des technologies numériques dans les systèmes de gestion de l’asile et des migrations » partout sur la planète, Amnesty International publie un précis d’une trentaine de pages sur les droits numériques des personnes réfugiées et migrantes.

L’ONG y rappelle documenter depuis longtemps, de concert avec d’autres organisations spécialistes de la question, les différentes atteintes aux droits humains commises alors que les gouvernements tentent de réduire les flux migratoires. Dans les années récentes, cela dit, elle note que « ces politiques et pratiques se sont superposées à l’expansion rapide des capacités en matière de technologie numérique développées par des entreprises technologiques privées ».

Avec ce rapport, elle souhaite alerter sur la prolifération de technologies dites de « frontières intelligentes » (smart borders) et de la série de menaces pour les droits humains que leur expansion permet, sous la houlette de partenariats public-privé. En pratique, ces dispositifs intègrent de la surveillance électronique, l’usage de satellites comme de drones, des technologies de reconnaissance faciale, de la « détection de mensonge », du scanning d’iris, etc.

Amnesty International précise en introduction que les nouvelles technologies peuvent aider « au soutien, à la protection et à la promotion des droits des personnes réfugiées et en migration ». Ces outils peuvent les aider, par exemple, à accéder aux informations fiables dont elles ont besoin, et leur faciliter l’accès à des services vitaux.

Pour autant, en l’état, comme le résume le conseil de l’ONG pour l’intelligence artificielle (IA) et les technologies liées aux droits humains Matt Mahmoudi« la prolifération de ces technologies risque de perpétuer et de renforcer les discriminations, le racisme, et la surveillance disproportionnée et illégale contre les personnes racisées » (ou racialisées. Ces termes désignent le processus d’assignation d’une personne à une catégorie raciale qui peut conduire, en raison de l’appartenance à cette supposée catégorie, à des discriminations ou du racisme).

Et le rapport de souligner : « La combinaison d’intérêts privés, d’un manque général de respect pour les droits des personnes en déplacement et du racisme et des discriminations systémiques peut permettre aux technologies de se développer plus rapidement » que les garanties et garde-fous nécessaires « pour responsabiliser un secteur technologique en permanente expansion ».

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