Depuis deux ans, le Parquet national financier (PNF) a réuni cinq magistrats et assistants spécialisés dans une cellule spécialisée dans les recherches en sources ouvertes (OSINT), raconte Dalloz.
« Leur rôle ? Mieux organiser le traitement d’informations publiques », de la veille ès articles de presse alléguant de faits de corruption à l’analyse de fuite de données en passant par » la lecture d’informations boursières et financières publiques venant éclairer les magistrats, lors de la négociation d’une convention judiciaire d’intérêt public, sur la capacité de l’entreprise à payer une amende d’intérêt public ».
« Les recherches en sources ouvertes sont comme une enquête de voisinage 2.0. Elles vont permettre d’étayer une procédure en apportant des indices, qui devront être vérifiés ensuite par des éléments de preuves plus classiques et croisés par des réquisitions judiciaires », explique Éric Marlière-Albrecht, coordonnateur opérationnel de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication.
« Nous travaillons à la fois sur des ouvertures d’enquête ou sur de l’enrichissement pour un dossier », résume François-Xavier Dulin, vice-procureur au PNF. Ces recherches en sources ouvertes auraient « en moyenne » entraîné l’ouverture d’ « une dizaine d’enquêtes par an ».
Dalloz évoque ainsi l’affaire de la succession du chanteur Johnny Hallyday en 2019. « Pendant près d’un mois, une personne de mon cabinet a étudié, post par post, les publications publiques sur Instagram de Johnny et de Laeticia, se souvient l’avocate Carine Piccio. Nous avons ainsi pu reconstituer leurs agendas et montrer que dans les années précédant sa mort, ils étaient entre 130 à 160 jours par an en France », et donc que le chanteur était un résident français, contrairement à ce qu’avançait sa veuve.
Dans la police nationale, « environ 3 500 enquêteurs » ont d’ailleurs suivi la formation « Enquêter sur internet et les réseaux sociaux ». « En France, la preuve est libre tant qu’elle est loyale, ce qui permet d’inscrire assez aisément cette méthode dans le champ du contradictoire », rappelle Hervé L., un ancien analyste du service national de douane judiciaire, désormais à la tête d’OpenFacto, une association créée pour promouvoir la scène OSINT francophone, qui a d’ailleurs créé un groupe de travail « constitué de volontaires bénévoles développant des formations à destination des acteurs de la sphère juridique et travaillant sur des rapports destinés à étayer une procédure judiciaire ».
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