Des centaines d’agents de services de renseignement étaient « à poil » sur Strava

Le réseau social de sportifs Strava vient de fermer le compte de certains de ses utilisateurs. Il les accuse d’avoir simulé de fausses courses afin d’identifier des agents du renseignement israélien s’étant géolocalisés à proximité de bases militaires.

À titre d’exception, cet article est rédigé à la première personne pour rendre compte d’une situation particulière. La semaine passée, j’ai en effet reçu un e-mail de Strava. Le réseau social des sportifs, qui a dépassé les 100 millions d’utilisateurs enregistrés en mai dernier, m’informait : « Votre compte a été signalé comme suspect et nous vous écrivons pour vous informer qu’après enquête, nous désactiverons votre accès ».

« L’application nº 1 pour les coureurs et les cyclistes », qu’ils utilisent pour partager la géolocalisation de leurs courses avec leurs amis (voire avec n’importe quel autre utilisateur de Strava), précise en effet que « le téléchargement d’activités manipulées est interdit et nos normes communautaires sont claires » :

« Nous examinons souvent les informations de compte et les activités sur Strava pour déterminer quand quelqu’un peut essayer de déformer ses réalisations et ses records sportifs. À la suite de ces violations, votre compte sera définitivement suspendu. »

J’avais, effectivement, envoyé sur Strava les coordonnées géolocalisées et horodatées de quelques dizaines de courses que je n’avais pas effectuées moi-même, mais que j’avais générées via des sites web permettant de simuler ce que Strava qualifie de « segments », à savoir le temps pour passer d’un point A à un point B.

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