Kenya : 150 travailleurs de l’industrie de l’IA créent un syndicat

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Le 1er mai, 150 travailleurs du secteur de l’intelligence artificielle se sont constitués en syndicat des modérateurs de contenu à Nairobi, au Kenya.

Tous employés ou anciens employés d’entreprises d’externalisation de ce que le sociologue Antonio Casilli qualifie de « travail du clic », ils ont participé à modérer des contenus diffusés sur les plateformes de Meta (propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp), de Bytedance (propriétaire de TikTok) et d’OpenAI (derrière ChatGPT et Dall-E).

Rapportée par le Time Magazine, l’annonce fait suite à une série de scandales liés aux conditions de travail des employés de Sama et d’autres sous-traitants des géants numériques américains.

Début 2022, le magazine américain avait révélé les conditions de travail déplorables et les tentatives d’empêcher toute forme d’organisation des employés de ces sociétés, dont plusieurs souffrent de stress post-traumatique à cause de leur exposition aux contenus les plus violents du monde numérique.

Sama et Meta sont tous deux poursuivis par une plainte les accusant d’empêcher la constitution de syndicats et de s’adonner à des formes de trafics d’êtres humains.

Appelée « Union des modérateurs de contenu africains », l’organisation syndicale qui vient d’être créée pourrait signer le début d’une nouvelle ère dans les relations entre travailleurs du clic (aux salaires très bas) et géants numériques, y compris ceux qui participent à entraîner des modèles comme ChatGPT.

En janvier, une enquête du Time, toujours, démontrait en effet que des travailleurs kényans étaient payés moins de deux dollars de l’heure pour participer à faire tourner le modèle dit d’ « intelligence artificielle ».