La cyberguerre vue du côté de l’unité américaine venue en soutien à l’Ukraine

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Le « bras armé » de l’U.S. Cyber Command, en charge des opérations de cybercombats défensives et offensives, aurait mené près de 50 missions dans 16 pays, et déployé 39 équipes composées de 2 000 militaires et civils rien qu’en Ukraine, de 2018 à 2022. Le tout, sur fonds d’échanges accrus de renseignement avec la NSA et le secteur privé.

Auditionné par la Commission de la défense nationale et des forces armées, Aymeric Bonnemaison, quatrième général à prendre la tête du Commandement de la cyberdéfense, avait déploré en décembre dernier la « politique américaine de « hunting forward » » consistant à permettre à leurs experts d’analyser les réseaux des pays partenaires qui feraient l’objet de cyberattaques afin de les aider à se protéger.

Il avait alors qualifié cette politique de « Hunt Forward Operations » (HFO, littéralement « opérations avancées de chasse ») du CyberCom états-uniens de « relativement agressive, car elle ouvre aux Américains les réseaux des pays qui font appel à eux ». Si « elle a beaucoup aidé l’Ukraine », cela relève d’une « forme d’entrisme sur les réseaux concernés », déplorait Bonnemaison.

Ces missions sont confiées à la Cyber National Mission Force (CNMF), qui se présente comme le « bras armé » de l’U.S. Cyber Command (USCYBERCOM), et l’une de ses trois composantes, chargée de défendre les États-Unis dans le cyberespace par des opérations offensives, défensives et d’information :

« La mission de la CNMF est de planifier, de diriger et de synchroniser des opérations à spectre complet dans le cyberespace afin de dissuader, de perturber et de vaincre les acteurs cybernétiques et malveillants de l’adversaire. »

Créée en 2014 et pleinement opérationnelle depuis 2018, la CNMF est aujourd’hui composée de 6 200 militaires et civils répartis dans 133 équipes chargées de la cyberprotection des infrastructures essentielles, d’observation des activités cyber de ses adversaires, « en se défendant contre les attaques et en manœuvrant pour les vaincre », et de missions de « combat cybernétique » par le biais de trois formes principales d’opérations :

  • des opérations défensives visant à préserver l’intégrité du cyberespace afin de protéger les données, le réseau, les capacités basées sur le réseau et d’autres systèmes ;
  • des opérations offensives conçues pour projeter la puissance dans et à travers le cyberespace grâce à l’emploi de cybercapacités ;
  • des opérations de sécurisation, d’exploitation, de maintenance et de soutien sur les réseaux d’information du département de la défense (DODIN) « et des réseaux connexes ».

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