Ce conflit a le potentiel d’accroître la fréquence et la sophistication des cyberattaques, tout en supprimant la possibilité de recourir simplement à des versements en argent liquide ou une assurance pour se sortir d’une mauvaise passe.
Alors que la situation en Ukraine se dégrade de jour en jour, le futur semble très incertain. Et pour la première fois, nous assistons au développement d’une guerre hybride, dans une société des plus connectées où chaque action et réaction se jouent non seulement sur le front, mais aussi en ligne et à l’échelle mondiale via TikTok, Facebook et Reddit.
Les combats sont également différents. Les chars et les troupes sont toujours en première ligne, mais le cyberespace occupe une place de plus en plus importante sur le champ de bataille. Des emails de phishing inondent les militaires ainsi que les citoyens ukrainiens, et des attaques par déni de service distribué (DDoS) submergent les sites web pour nuire au moral des troupes ainsi qu’à la capacité de réaction des victimes.
Alors que la Russie affirmait « n’avoir jamais mené et n’avoir aucune intention de mener des opérations « malveillantes » dans le cyberespace », les faits semblent contredire cette déclaration. Les cybercriminels, tels que le groupe Conti, ont déclaré publiquement leur intention de soutenir activement l’action de la Russie, menaçant de représailles toute cyber-intervention de pays allié à l’Ukraine. En réaction, Mykhailo Fedorov, le vice-premier ministre ukrainien, a annoncé la formation d’une « armée numérique nationale » pour contre-attaquer, et fournir une liste de cibles prioritaires, dont les sites Web du gouvernement de Moscou et des entreprises russes.
Cette cyberguerre s’accompagne aussi de sanctions financières, une autre arme appliquée à l’échelle mondiale contre les agresseurs russes. Il est fort possible que la cyber guerre et les sanctions se poursuivent bien au-delà de la résolution de tout conflit terrestre, ce qui laisse deviner un bouleversement profond du paysage des menaces actuelles connues.