Le rouble numérique, le joker de Poutine pour contourner les sanctions occidentales

Le rouble numérique, le joker de Poutine pour contourner les sanctions occidentales

Alors que les sanctions économiques pleuvent au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, – avec notamment le blocage radical du système de messagerie Swift  – faisant craindre un effondrement de son système bancaire et financier, la Russie cherche des alternatives. Cette quête remonte d’ailleurs à 2014 lors des premières sanctions liées à l’annexion de la Crimée par la Russie.

A cet égard, son souhait d’accélérer sur le projet du rouble numérique montre que le gouvernement russe entend renforcer sa souveraineté monétaire dans un scénario d’isolement de son économie, la onzième du monde en termes de PIB.

Le rouble numérique s’inscrit ainsi dans la politique menée par Vladimir Poutine depuis son accession au pouvoir en 1999. Il a notamment promu un Internet 100% russe, le « RuNet », un intranet capable de couper le pays du world wide web, selon le principe de « la grande muraille numérique chinoise », que le Parlement russe a avalisé en mars 2019.

Dans la même logique, le contrôle des nouvelles monnaies numériques et cryptées – que les populations des ex États membres de l’URSS affectionnent, manifestant leur défiance vis-à-vis des institutions – va se poser pour l’administration Poutine. D’autant que les Russes et les Ukrainiens ont embrassé ces crypto-actifs, qui leur permettent de placer leur bas de laine dans des portefeuilles numériques réputés inviolables. Les deux États se classent d’ailleurs respectivement 4ème et 18ème sur l’adoption des cryptomonnaies dans le monde, selon Chainanalysis.

Un projet « vital » pour sortir du dollar

En avril 2021, six mois après une première lettre consultative auprès du secteur financier local, la banque centrale russe a annoncé plancher sur un prototype de « rouble numérique », appartenant à la famille des MDBC (monnaie numérique de banque centrale)