Un rapport du Bureau du directeur du renseignement national américain (US office of the Director of National Intelligence, ODNI) fournit des indications sur l’ampleur à laquelle le FBI, la CIA, la NSA et d’autres agences utilisent les données personnelles d’internautes revendues par des courtiers de données, note le Wall Street Journal.
Le document indique en effet que les agences achètent en masse des « informations accessibles commercialement » (Commercially available information, CAI) accessibles sur le marché – c’est-à-dire des données récupérées depuis des téléphones, des moteurs de recherches, ou des capteurs de voitures, par exemple.
Les CAI « contiennent des informations d’un type et d’un niveau de sensibilité qui, historiquement, n’auraient pu être obtenues, si tant est qu’elles l’aient été, que par le biais d’une collecte ciblée (et prédéfinie) », note le rapport, et ce « sur presque tout le monde ». Elles peuvent « mettre en danger la réputation d’une personne, son bien-être émotionnel ou sa sécurité physique », est-il écrit plus loin.
Le rapport avait été demandé par le sénateur de l’Oregon Ron Wyden, qui alertait en 2013 sur la probabilité que les États-Unis puissent devenir un « État de surveillance irréversible », rappelle The Verge.
Dans le document, l’ODNI enjoint fortement les agences à documenter la manière dont elles utilisent les données qu’elles récupèrent, faute de quoi elles ne peuvent pas comprendre elles-mêmes ni même améliorer l’usage qu’elles font de ces masses d’informations sensibles.
La direction du renseignement national admet par ailleurs que malgré le discours inverse de nombreuses entreprises, il est « souvent possible » de désanonymiser des données sensibles.