Motherboard est parvenu à accéder aux détails du compte bancaire de l’un de ses journalistes en utilisant une IA simulant sa voix, lui permettant d’accéder au solde de ses comptes, ainsi qu’à une liste de ses dernières transactions et transferts.
Le robot téléphonique de la banque, après lui avoir demandé de décliner sa date de naissance, lui a demandé de répéter « ma voix est mon mot de passe ». Au bout de quelques secondes, la banque a validé la voix synthétique comme étant vraiment celle du journaliste.
Sur son site web, la Loyds Bank indique pourtant que son programme Voice ID est sécurisé, au motif que « votre voix est unique, comme votre empreinte digitale » :
« Voice ID analyse plus de 100 caractéristiques différentes de votre voix qui, comme votre empreinte digitale, vous sont propres. Par exemple, comment vous utilisez votre bouche et vos cordes vocales, votre accent et la vitesse à laquelle vous parlez. Il vous reconnaît même si vous avez un rhume ou un mal de gorge. »
Contactée, la Lloyds Bank explique être consciente des risques posés par les voix synthétiques, mais précise ne pas encore avoir vu de cas de détournement d’usage ou de fraude visant ses clients :
« Les voix synthétiques [qui] offrent des niveaux de sécurité plus élevés que les méthodes d’authentification traditionnelles, ne sont pas aussi attrayantes pour les fraudeurs que d’autres méthodes beaucoup plus courantes, et l’identification vocale a entraîné une baisse significative de la fraude avec les services bancaires par téléphone. »
Interrogé par Motherboard, Rachel Tobac, PDG de la société d’ingénierie sociale SocialProof Security, recommande d’opter pour l’authentification multifacteurs, et de ne jamais reposer que sur la seule authentification vocale, digitale ou biométrique.