Avisa Partners inquiéterait aussi les services de renseignement français

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Avisa Partners, la société française d’intelligence économique et d’e-réputation mise en cause par plusieurs médias pour ses nombreuses manipulations de l’information menées pour le compte d’États étrangers ou de multinationales, « est depuis plusieurs années dans le viseur des deux principaux services de renseignement français, la DGSE et la DGSI », révèle Mediapart :

« Un problème, en particulier, a été vite identifié, selon un haut gradé du renseignement français qui s’est confié à Mediapart sous la condition de l’anonymat étant donné la nature du sujet : la coexistence, au sein d’une même entreprise privée, d’une modèle économique basé sur de l’influence vendue à des États étrangers et une capacité de cyberattaque. »

Une note d’alerte commune à destination de leurs tutelles gouvernementales en date de janvier 2020 s’inquiétait à ce titre « du modèle d’Avisa Partners basé sur une recherche effrénée du profit, ce qui pousserait l’entreprise à multiplier les contrats tous azimuts sans véritables garde-fous », au point de « proposer ses services à plusieurs parties potentiellement en concurrence, comme Mediapart a pu le documenter : l’Ukraine et des entités russes (avant le déclenchement de la guerre) ; les États-Unis et le géant chinois Huawei », et d’interférer « avec des intérêts de la France en Afrique, et tout particulièrement au Mali ».

« Lorsque nous pouvons soutenir les intérêts français, nous le faisons, mais ce n’est pas la vocation d’une entreprise privée de travailler avec des services de renseignement, français ou étrangers, quel que soit l’historique des différentes entités acquises par le groupe », précise à Mediapart un porte-parole d’Avisa Partners.

Avisa Partners n’en a pas moins porté plainte contre Arrêt sur Image, Mediapart, Reflets, et NextInpact, ce qui a provoqué l’inquiétude de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), qui voit dans ces procédures une tentative d’« intimider » et de « réduire au silence » les médias concernés.