Bitcoin : Chine, Russie, Iran, l’échiquier monétaire bouge

echiquier monetaire bitcoin
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La guerre en Ukraine se mue en guerre monétaire. La Chine vient d’annoncer qu’elle payera le gaz russe en yuan tandis que l’Iran vient de légaliser le paiement d’importations en bitcoin.

Le géant russe de l’énergie Gazprom a signé un accord retentissant avec la Chine. Ses livraisons de gaz seront réglées en yuan ainsi qu’en rouble. Le but étant de contourner le dollar américain qui représente toujours 59 % des réserves de change globales et 41 % des paiements internationaux.

« Le nouveau mécanisme de paiement est une solution mutuellement bénéfique, opportune, fiable et pratique », a déclaré le PDG de Gazprom Alexei Miller suite à une réunion par vidéoconférence avec le CEO du groupe pétrolier chinois CNPC. Ce mécanisme étant le réseau CIPS qui remplacera le réseau SWIFT.

Cette décision sera lourde de conséquences car tout porte à croire que le gaz dont l’Europe ne veut plus finira par être consommé en Asie. Les exportations de gaz russe vers la Chine ont déjà augmenté de 60 % comparé à l’année passée, soit 10 milliards de m3. À comparer avec les 72 milliards de m3 livrés à l’Europe, en baisse de 42 %.

Ces manœuvres monétaires sont à mettre en parallèle avec la décision de la banque centrale et du ministère des Finances russes d’accepter les cryptomonnaies pour les échanges internationaux. Cela dit, le ministère des Finances a mis l’accent sur un genre de stablecoin adossé à l’or plutôt que du bitcoin…

D’après l’agence de presse publique russe TASS, le vice-ministre des finances Alexey Moiseev va proposer un cadre juridique en ce sens. « Les stablecoins peuvent être rattachés à un instrument généralement reconnu, par exemple l’or, dont la valeur est claire et appréciable par tous », a-t-il déclaré.

Chine et Russie préfèrent capitaliser sur leurs énormes réserves d’or. Pourtant, le bitcoin a l’élégance d’être de l’or en même temps qu’un réseau de paiement international. Deux-en-un. Rappelons néanmoins les dires du ministre des Finances russe en début d’année :

« Bannir Bitcoin, c’est comme essayer de bannir internet. C’est impossible. »