La cyber se perdra faute de combattants

combattants cyber
combattants cyber

Aucune bataille, jamais, n’a été gagnée sans combattants. Le fantasme des guerres gagnées par des drones commandés à distance avec le joystick dans une main et le téléphone dans l’autre ne résiste pas à la réalité du terrain. A un moment il faut des bras, des cerveaux et des jambes. Ramené à la question de la cyberguerre, ce sujet devrait inquiéter fortement les pays occidentaux.

Lors d’une discussion avec des observateurs avisés du secteur (directeur d’école d’ingénieur, patron de BU), deux chiffres ressortent : les besoins en experts cyber en France varient entre 4 000 et 16 000 postes à pourvoir selon les métriques. Et il sort bon an mal an 400 diplômés de l’ensemble des écoles sur le territoire. Ils ne vont pas tous dans la cybersécurité et ils ne restent pas tous en France. A ce rythme, il faudra entre 10 et 40 ans pour combler les besoins.

Bon nombre de facteurs expliquent, au moins en partie, ce déséquilibre entre la demande (de compétences humaines) et l’offre, mais peu résistent à une critique objective. Désaffection des étudiants pour les métiers techniques réputés difficiles. Mais alors comment expliquer la saturation des premières années de médecine, pas spécialement faciles ? Bas salaires, mais pas différents de pas mal de formations de niveau Master 2. Le fait que les hackers gagnent bien plus que les experts cyber en défense dans les entreprises ? Mais alors à ce compte les formations de comptabilité seraient désertées au profit d’une carrière de braqueur de banque ?

La cybersécurité va devoir travailler sur plusieurs axes et avant tout l’image des métiers. La question des colloques et salons étudiants est déjà adressée. Rendons à César, le visionnaire Michel Van Den Berghe (directeur du Campus Cyber) a émis l’idée d’une série TV, constatant que « Le Bureau des légendes » avait fait exploser les candidatures à la DGSE.

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