La Suisse plus exposée aux cyberattaques à cause de sa neutralité

neutralité suisse
neutralité suisse

La neutralité de la Suisse l’expose à un risque accru, notamment dans le cyberespace, déclare André Kudelski samedi dans une interview au Temps. Le directeur de la société de cryptage de contenu du même nom revient dans le quotidien sur les frappes récentes qui ont visé des sites gouvernementaux dans le contexte du discours du président ukrainien devant le Parlement.

«La Suisse, par sa neutralité, est beaucoup plus sollicitée» et «dans cette confrontation aussi large et globale que la guerre en Ukraine, elle est forcée au cas par cas de choisir son camp», estime Kudelski. Cette situation mène à une exposition accrue, notamment dans le cyberespace.

De plus, la perception suisse selon laquelle le pays est protégé de menaces lointaines car entouré de «voisins bienveillants», doit être revue.

«Dans le monde cyber, tout le monde est voisin de tout le monde. Cela change complètement le paradigme»
Kudelski

De plus les entités publiques et les entreprises helvétiques doivent impérativement être davantage proactives pour se protéger contre les risques cyber.

Selon ce spécialiste des questions de sécurité, le but des récentes cyberattaques revendiquées par les hackers russes NoName est de «créer le désordre et la crainte». Il ajoute que les attaques n’ont pas réussi à semer l’incertitude en Suisse, mais doivent être prises au sérieux.

Le Centre national pour la cybersécurité (NCSC) avait déclaré que les attaques de mi-juin, qui avaient touché une grande partie des sites internet et applications de l’administration fédérale et des entreprises proches de la Confédération, étaient d’une «étendue» et d’une intensité «exceptionnellement élevée». Aucune donnée n’aurait été dérobée ou perdue. (dal/ats)