Le complexe de data centers de Microsoft à Middenmeer, au nord des Pays-Bas, aurait consommé 84 millions de litres en 2021, contre les 12 à 20 millions de litres initialement estimés par Microsoft et la municipalité.
Une situation qui pourrait empirer cette année, sur fonds de sécheresse et de pénuries d’eau. Microsoft affirme en effet n’utiliser de l’eau que lorsque les températures extérieures dépassent 25 ° C, une limite qui n’avait été dépassée que six jours en 2021, selon les données météorologiques, contre six jours pour ces deux dernières semaines seulement.
Or, la municipalité a ajusté ses chiffres consacrés à la consommation d’eau (potable) par les data centers, qui indiquent que Microsoft a utilisé 75 millions de litres pour refroidir ses centres de données et 9 millions de litres pour « d’autres choses ».
Le chiffre, classifié, a été repéré par le média local Noordhollands Dagblad, et repris par Data Center Dynamics. Cette surconsommation d’eau est d’autant plus problématique que des fermiers s’étaient opposés à l’ouverture de nouveaux data centers, en 2021, précisément en raison de l’impact environnemental et de la consommation d’eau de refroidissement.
Au total, les 28 centres de données installés dans la bassin versant de la région ont utilisé 550 millions de litres d’eau potable soit 0,5 % de l’approvisionnement total en eau potable, qui était de 112 milliards de litres en 2021. En comparaison, les entreprises avaient de leur côté utilisé 650 millions de litres, soit 0,6 %.
L’association néerlandaise des data centers rappelle cela dit que « l’eau potable [pour les personnes] prime toujours sur l’eau pour l’industrie », et qu’ « il est donc très peu probable qu’une pénurie d’eau potable survienne à cause des centres de données ».
La totalité des centres de données installés aux Pays-Bas, qui se fournissent à 88 % en électricité renouvelable, ont par ailleurs consommé 2,8 % de la consommation électrique néerlandaise