Promesses et limites de l’éthique de l’intelligence artificielle

ETHIQUE IA
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Célébrée par des scientifiques comme des acteurs privés en 2018, potentiellement relayée, désormais, par des projets de lois nationaux et internationaux, quels défis recouvrent les réflexions sur l’éthique de l’intelligence artificielle ?

Magistrat en disponibilité employé au Conseil de l’Europe, Yannick Meneceur est aussi chercheur à l’université de Strasbourg où il termine une thèse sur l’éthique de l’intelligence artificielle (IA).

Alors qu’il annonce terminer le travail de recension qui lui a permis d’explorer 595 documents produits aussi bien par des représentants de la société civile, du monde académique, du secteur privé, que par des organisations étatiques, internationales, ou encore par des groupements multipartites, nous lui avons posé quelques questions sur l’état des débats autour de l’éthique de l’intelligence artificielle.

« Quand j’ai rejoint le Conseil de l’Europe, en 2014, j’ai commencé par travailler pour la Commission européenne pour l’efficacité de la justice », raconte le magistrat. Au sein de l’entité, en charge d’améliorer « l’efficacité et le fonctionnement de la justice dans les États membres », Yannick Meneceur se met à étudier les projets informatiques liés à la justice prédictive que différentes magistratures adoptent à travers le continent.

« Au départ, j’étais assez fasciné par ce que j’observais. Mais en soulevant le capot, on a rapidement réalisé que beaucoup de ces machines utilisaient des statistiques simples et du traitement automatique de la langue (TAL) de manière un peu désordonnée. » L’équipe s’attelle donc à la rédaction puis à la proposition d’une charte européenne d’utilisation de l’intelligence artificielle dans les systèmes judiciaires, un texte non contraignant adopté en décembre 2018.

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