Recrudescence des piratages informatiques de compteurs Linky

ddos attack

France 3 a révélé, le 2 février 2024, l’arrestation d’un homme, soupçonné d’avoir piraté son compteur électrique communicant Linky pour réduire artificiellement sa facture d’électricité. En novembre 2023, les forces de l’ordre avaient ainsi arrêté sept personnes pour cette raison.

En décembre 2023, un tribunal du Doubs a jugé coupable deux personnes qui avaient, contre rémunération, trafiqué une quarantaine de compteurs Linky, dont celui d’un élu local. Ils ont été condamnés à respectivement deux ans de prison (dont un an avec sursis) et 10 000 euros d’amende, et un an de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende.

Interrogé par ZDNet, Enedis a précisé que ces piratages informatiques étaient d’origine matérielle, et non logicielle. « Ces fraudes sont principalement réalisées à partir d’une dérivation sur le tableau électrique, contournant ainsi le compteur de manière à ce qu’il ne puisse plus détecter toute ou une partie de la consommation électrique des appareils du foyer », affirme un porte-parole du gestionnaire de réseau de distribution d’électricité.

Enedis a constaté « plusieurs dizaines de milliers de suspicions de fraude et plusieurs milliers de cas avérés qui font l’objet de dossiers déposés devant la justice ». Le phénomène serait « en hausse depuis ces douze derniers mois ». L’entreprise rappelle que ce genre de dérivations présente d’importants risques physiques.

Le groupe reconnaît aussi, implicitement, qu’il ne peut pas corriger cette vulnérabilité comme il l’aurait fait avec une faille logicielle, à moins d’intervenir directement sur une installation. La généralisation des compteurs communicants aide toutefois Enedis à détecter les évolutions anormales de consommation, et donc les suspicions de fraude.

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