Kevin Mitnick, figure légendaire de l’histoire des hackers, est mort

kevin mitnick
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Kevin Mitnick est mort d’un cancer du pancréas ce dimanche 16 juillet, à l’âge de 59 ans, aux côtés de son épouse enceinte de leur premier enfant, confirment le New York Times et l’AFP.

Dans les années 90, celui qui avait été surnommé le Condor avait été le premier hacker à figurer dans la liste des « Most Wanted » du FBI, qui finit par l’arrêter après une traque de plusieurs années. Il avait alors fait l’objet d’une campagne de soutien internationale, « Free Kevin », appelant à sa libération, et contestant tant les motifs que les conditions de son incarcération.

À l’époque, les autorités avaient tellement peur des hackers qu’elles pensaient possible le déclenchement d’une guerre nucléaire à partir d’un simple coup de fil. Mitnick avait ainsi été placé à l’isolement après avoir été accusé de pouvoir « déclencher une guerre nucléaire en sifflant dans une cabine téléphonique ».

Dans son autobiographie, « L’Art de la supercherie » (« The Art of Deception » en VO), Mitnick explique en effet pourquoi, et comment, ses talents relevaient principalement de l’ingénierie sociale (« social engineering »), notamment par le biais d’appels téléphoniques.

Si Mitnick avait bel et bien « piraté » un grand nombre de systèmes d’information, il n’avait jamais pour autant exploité les données (secrets industriels ou numéros de cartes bancaires) qu’il avait pu exfiltrer. Et s’il avait été diabolisé par les autorités et certains médias, il avait aussi acquis une stature de légende vivante du hacking, avant de devenir une figure respectée de la sécurité informatique, une fois libéré.

La nécrologie écrite par ses proches rappelle que le procureur fédéral avait reconnu qu’il n’avait jamais essayé d’escroquer un centime à ses « victimes », que son agent de probation, chargé de le surveiller après sa sortie de prison, l’avait autorisé à écrire son premier livre sur un ordinateur portable alors qu’il était pourtant censé le lui interdire, et que « Kevin avait une façon irrésistible de convertir ses ennemis en amis et de les garder comme tels pour toujours » :

« Shawn Nunley, le témoin principal dans le dossier du FBI contre Kevin, a été tellement désillusionné par la façon dont le gouvernement traitait Kevin qu’il a contacté [son] équipe de défense, a contribué à sa libération et est devenu l’un de ses amis les plus chers. »

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