Le COMCYBER organise la riposte européenne aux opérations de cyberdéfense états-uniennes

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Auditionné par la Commission de la défense nationale et des forces armées, Aymeric Bonnemaison, quatrième général à prendre la tête du Commandement de la cyberdéfense, avait déploré en décembre dernier la « politique américaine de « hunting forward » » consistant à permettre à leurs experts d’analyser les réseaux des pays partenaires qui feraient l’objet de cyberattaques afin de les aider à se protéger.

Il avait alors qualifié cette politique de « Hunt Forward Operations » (HFO, littéralement « opérations avancées de chasse ») du CyberCom états-uniens de « relativement agressive, car elle ouvre aux Américains les réseaux des pays qui font appel à eux ». Si « elle a beaucoup aidé l’Ukraine », cela relève d’une « forme d’entrisme sur les réseaux concernés ».

La semaine passée, l’État-major des armées expliquait qu’Aymeric Bonnemaison avait, avec le soutien de l’Agence Européenne de Défense, invité ses homologues européens à la troisième réunion de la Conférence Stratégique des Cybercommandeurs européens (CyberCo) à Bruxelles :

« Ces rencontres visent à améliorer la coordination des décisionnaires de cyberdéfense. Elles contribuent à donner une meilleure réponse en cas d’incident cyber d’ampleur ou de crise transfrontalière. Enfin, elles facilitent le lien entre les instances de coopération des niveaux techniques (réseau des CERT Mil), le niveau stratégique et les instances de coordination du domaine civil (CyCLONe). »

Le ministère des Armées précisait en effet que le CyberCo venait compléter, « au niveau stratégique », le réseau des CERTs (Computer Emergency Response Team – équipe de réaction d’incidents) militaires géré par l’Agence européenne de défense (AED), MICNET (pour Military computer emergency response team operational network), qu’avaient rejoint 18 pays de l’UE en novembre 2022.

Le Monde précise que CyberCo est une initiative française, lancée quelques semaines seulement avant l’invasion de l’Ukraine, et qu’il s’agit aussi d’« éviter tout doublon » avec les cercles d’échanges de l’OTAN, dominés par les Etats-Unis :

« Alors que la France est l’un des pays les mieux dotés en matière cyber, le format d’échanges du CyberCo se veut donc aussi un moyen de muscler les alternatives aux HFO américaines. Notamment en promouvant la création d’unités de techniciens au profil militaire, projetables en urgence dans des Etats membres qui en auraient besoin. »

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