Faux comptes, médias de propagande, contrefaçons… En quelques années, la lutte contre les «ingérences numériques étrangères» est devenue une priorité. Depuis 2021, un service dédié, Viginum, est notamment chargé de traquer les contenus malveillants et trompeurs.
Ici une rangée de bureaux, là un open space où des graphes s’affichent sur les écrans d’ordinateur, plus loin une table de ping-pong, une machine à café, une petite terrasse, le tout dans les hauteurs d’un immeuble moderne du XVe arrondissement parisien. On pourrait être dans n’importe quelle start-up, effectifs compris – une grosse quarantaine de personnes à ce jour, elles seront 60 en fin d’année. A ceci près que les identités des salariés sont protégées, et que l’adresse même doit rester confidentielle. Le lieu abrite, en toute discrétion, la dernière-née des agences régaliennes : le «service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères», Viginum.
Sa mission : détecter, dans le brouhaha des grandes plateformes de médias sociaux, les diffusions artificielles de contenus «manifestement inexacts ou trompeurs», opérées ou commanditées depuis l’étranger par un Etat, une entreprise ou un groupe, et susceptibles de nuire aux «intérêts fondamentaux de la nation». Exemples récents : le réseau dit «RRN» (pour Reliable Recent News) ou «Doppelgänger», mis sur pied par deux entreprises liées au Kremlin, et qui a prop