Interrogé au sujet des moyens du renseignement et de la DGSI, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, s’est prononcé en faveur de portes dérobées dans les messageries chiffrées, afin de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Un sujet aussi technique que polémique, débattu bien des fois.
Le ministre de l’Intérieur était ce matin l’invité de BFM TV. Dans le sillage du meurtre du professeur Dominique Bernard à Arras, il a pris position sur le thème du chiffrement de bout en bout (E2E, pour End-to-End), surtout pour évoquer les limites du renseignement sur ce thème, devenu particulièrement sensible ces dernières années.
« Hier encore, les écoutes téléphoniques classiques nous renseignaient sur la grande criminalité et le terrorisme. Aujourd’hui, les gens passent par Telegram, par Signal, par WhatsApp ou par Facebook, ils s’envoient de messages qui ne passent pas non plus par une ligne téléphonique classique, mais par le numérique, par Internet », a ainsi déclaré Gérald Darmanin.
« Ce sont des messageries cryptées (sic), c’est un argument de vente et beaucoup de gens les utilisent, y compris les gens qui sont malfaisants. On doit pouvoir négocier avec ces entreprises une porte dérobée, c’est-à-dire de dire « monsieur WhatsApp, monsieur Telegram, je soupçonne que M. X va peut-être passer à l’acte, donnez-moi ses conversations » », a-t-il explicité.