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Quels sont enseignements du conflit ukrainien en matière de cyberdéfense ? Le commandant de la cyberdéfense, le général Aymeric Bonnemaison, estime que l’arme cyber n’a pas été aussi décisive que ce que pensaient les spécialistes de la cyber en dépit des 350 cyberattaques russes au cours des deux premiers mois du conflit. In fine, la défense ukrainienne a pris le dessus sur les cyberattaques russes.
« En Ukraine, la cyberguerre a bel et bien eu lieu, contrairement à ce qu’a donné à croire
l’absence de cyber Pearl Harbor », a d’emblée attaqué le général Aymeric Bonnemaison, commandant de la cyberdéfense, lors de son audition à l’Assemblée nationale début décembre. À la veille du 24 février, la Russie possède « une capacité cyber mature et éprouvée dans tous les domaines de lutte, qu’elle soit informationnelle ou offensive ». Très longtemps à l’avance, elle a entamé une opération de sape dans le cyberespace en combinant attaques informatiques et informationnelles. Une audition passionnante qui décrit à la fois tous les préparatifs nécessaires à une telle opération, puis l’attaque elle-même de la Russie contre l’Ukraine. Cette analyse du général de division repose essentiellement sur des sources ouvertes, recoupées lors de discussions avec le chef du commandement cyber américain (USCYBERCOM, United States Cyber Command) et les autres commandants cyber européens.