
45 experts en sécurité et ONG, dont des membres de la Global Encryption Coalition, publient une lettre ouverte « soulignant leurs préoccupations face à la menace que le projet de loi britannique sur la sécurité en ligne [Online Safety Bill, ndlr] représente pour le chiffrement de bout en bout ».
Ils s’inquiètent en particulier du fait que l’OFCOM, le régulateur britannique des communications, puisse « ordonner à un fournisseur d’un service d’utilisateur à utilisateur, qui comprend des plateformes de messagerie, « d’utiliser une technologie accréditée » pour identifier les contenus d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants (CSEA), y compris sur les plateformes de messagerie privées » :
« Une telle analyse ne peut pas être effectuée sur des services chiffrés de bout en bout pour la simple raison que personne, y compris le fournisseur, n’a accès au contenu transporté sur ce service, à l’exception de l’expéditeur et du ou des destinataires prévus. »
Ils rappellent à ce titre qu’Apple avait fini par annuler ce type de surveillance proactive « en raison des risques inhérents à la confidentialité et à la sécurité qui auraient résulté de la mise en œuvre d’une telle politique » :
« Loin de protéger les enfants, une telle exigence obligerait les fournisseurs de services, grands et petits, à introduire des vulnérabilités dans leurs plates-formes qui compromettent non seulement la sécurité des appareils, mais mettent également en danger les droits de tous les utilisateurs, y compris les enfants. »
Ils craignent en effet que cette mesure « ouvre la possibilité que des approches similaires soient adoptées pour infiltrer les canaux de communication privés à d’autres fins, tant au Royaume-Uni que dans le monde, y compris pour violer davantage les droits de l’homme ».