Les estimations de croissance du marché des métavers affolent les compteurs. Les développements s’envisagent dans l’univers du divertissement comme dans ceux de l’art ou encore du commerce, des bureaux ou de la formation. Seule certitude, au milieu de ces promesses, il faudra des bras, bien réels et non virtuels !
Près de 700 Md$ à l’horizon 2030 ? C’est l’estimation de la valeur du marché du metaverse, selon le cabinet d’étude américain Grand View Research.
À titre de comparaison et pour fixer les idées, IDC prévoit qu’en 2025, l’ensemble des dépenses mondiales en IA ne dépasseront pas les 500 Md$.
Grand View Research donne un autre chiffre édifiant, à savoir une croissance annuelle moyenne de 39,4 % de ce marché. Ce qui nous permet de déduire qu’en 2022, celui-ci ne pèsera « que » 50 Md$.
Pour parvenir à ces estimations, le cabinet d’études anticipe que le métavers deviendra en particulier une source majeure de divertissement. Il est vrai que la compagnie Disney a prévu d’ouvrir un parc d’attractions virtuel mais, surtout, Grand View Research rappelle que des jeux de plateforme comme Fortnite, Roblox ou Minecraft comptent déjà 600 millions d’utilisateurs cumulés.
La collaboration comme terrain d’expérimentation
Autant de consommateurs à venir dans les galeries commerciales en 3D ? Il y a sans doute des avancées plus immédiates, à commencer par les mouvements de troupes du côté des Gafam.
Certes, Facebook a tiré le premier à l’automne dernier en se rebaptisant Meta et en annonçant des investissements conséquents dans ces univers virtuels et immersifs. Mais Microsoft lui a rapidement emboîté le pas et en a présenté une application concrète dans le contexte des bureaux. Mesh pour Teams permet à ses utilisateurs de participer à des réunions immatérielles, sous la forme d’avatars holographiques. Sauf que, en l’absence de casque de réalité virtuelle, les interactions sont limitées, et les premiers testeurs en ont de fait exprimé une certaine frustration.
L’approche peut néanmoins séduire ceux qui recherchent des mises en situations, professionnelles ou privées, à mi-chemin entre le distanciel et le présentiel. On pense bien sûr à la recomposition des organisations de travail avec des collaborateurs rarement tous ensemble au même endroit et au même moment pour tenir réunion (voir notre enquête page 40). Le monde de la formation serait également prêt à expérimenter, lui qui exploite déjà la réalité augmentée en particulier dans le contexte industriel.
Microsoft a en tout cas annoncé avoir développé un campus virtuel avec Mesh pour le compte d’Accenture. Et le second semestre devrait voir une accélération de la production de ces espaces immersifs préconstruits, qu’il va falloir développer. Facebook a d’ores et déjà annoncé la création de 10 000 postes supplémentaires en Europe d’ici cinq ans pour soutenir sa conquête des mondes parallèles !
Une formation dédiée pour travailler dans les métavers… ou à côté
Le groupe Digital College ouvrira dès la rentrée prochaine un Metaverse College à La Défense. Au menu : un enseignement à distance et virtualisé ; des diplômes Bac +3 et Bac +5 reconnus par l’État ; et des parcours continus ou en alternance. Cette école dispensera aussi bien des cours plutôt généralistes dans le domaine de la finance (cryptomonnaies, blockchain, etc.) et celui de l’art (NFT, design d’œuvres numérisées, etc.) que des enseignements plus techniques orientés développement et data (conception d’univers virtuels, gestion, etc.). De quoi trouver facilement du travail à la sortie de l’école ? Sûrement, même si le métavers ne « prend pas ». Il faudra bien rentabiliser des frais de scolarité allant de 6 500 à 11 000 euros par an…