La Russie profite de la guerre en Ukraine pour développer ses armes de cybersurveillance

Cybersurveillance
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La Russie n’a pas attendu la guerre en Ukraine pour contrôler, surveiller et censurer Internet. Une enquête du New York Times montre cela dit que le pays en profite pour développer un écosystème industriel de nouvelles armes de cybersurveillance, qu’il cherche à exporter, et qui pourraient concurrencer les technologies répressives chinoises.

Alors que la Russie s’est enlisée en Ukraine, qu’elle fait l’objet de nombreuses sanctions économiques imposées par l’Occident, mais également de risques d’opposition interne tels que la fronde d’Evgueni Prigojine, le commandant du groupe paramilitaire Wagner, « le président Vladimir Poutine s’appuie de plus en plus sur la technologie pour exercer son pouvoir politique », écrit le New York Times (NYT) :

« Ce faisant, la Russie, qui était autrefois à la traîne de régimes autoritaires comme la Chine et l’Iran dans l’utilisation des technologies modernes pour exercer un contrôle, est en train de rattraper rapidement son retard. »

« Cela a rendu les gens très paranoïaques, car si vous communiquez avec quelqu’un en Russie, vous ne pouvez pas être sûr que c’est sécurisé ou non. Ils surveillent très activement le trafic », explique au NYT Alyona Popova, figure politique de l’opposition russe et militante des droits numériques : « Auparavant, ce système était réservé aux activistes. Maintenant, ils l’ont étendu à tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la guerre ».

Ces outils permettraient à la police ainsi qu’au Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB, le successeur du KGB soviétique) de « suivre certains types d’activités sur des messageries chiffrées telles que WhatsApp et Signal, de surveiller la localisation des téléphones, d’identifier des utilisateurs anonymes de médias sociaux et de s’introduire dans les comptes de certaines personnes », d’après de nombreux documents et témoignages recueillis par trois journalistes du NYT qui ont enquêté sur l’utilisation par la Russie des technologies de surveillance et de censure au cours des deux dernières années.

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